Fédération des locataires de l’Eure |
Rapport d’activité et orientations de2016-CNL27
1)Pour bien réaliser le chemin parcouru depuis quatre ans date du dernier congrès de la CNL Il n’est pas inutile de rappeler que c’est à ma seule initiative que la CNL 27 a été présente au dernier congrès de Lille en 2009. Fédération des locataires CNL de l’Eure Les disponibilités fédérales des mois suivants ont été consacrées à la constitution de listes aux élections des organismes de logements sociaux de 2010 où notre représentation est passée de 7 administrateurs sur 4 organismes de logements, à 13 pour les 6 organismes ayant leur siège dans le département. Deux plans de concertation locatives ont suivi ces élections l’un à la SILOGE, l’autre à la SECOMILE. A la suite de cette étape, le bureau de la fédération a été recomposé début 2011 avec les membres en responsabilité dans les sociétés de logements La représentation dans les organismes publics ANAH ( agence nationale amélioration habitat), DALO (commission droit au logement), CCAPEX( commission de coordination de prévention des expulsions), commission du développement durable du département, commission de conciliation, ADIL(service départementale d’information logement) auparavant assurée par Madame DUPONT, Présidente fédérale, étant reprise par le nouveau Président de la CNL 27, Marie- Paule VIOLET et Roger CREPON. Le conseil d’administration se réunit chaque premier samedi du mois : la réunion des nouveaux et des anciens a permis aux administrateurs représentants des locataires une présence utile dans les conseils d’administration, les commissions d’attribution de logements ainsi que dans les contrôles de charges, les conseils de concertation locatifs et la gestion des inévitables difficultés relationnelles. Trois administrateurs représentants les locataires ont été présents au rassemblement national de la CNL de fin 2011 et au congrès HLM de Rennes en 2012. Les plans de concertations locatifs ont permis l’attribution d’un nouveau local (partagé avec la CLCV) au N°2 rue Joliot Curie à Evreux par la SECOMILE ainsi que quelques moyens de fonctionnement attribués en 2012 par la SILOGE et la SECOMILE, en y ajoutant les moyens attribués antérieurement par EURE HABITAT ; c’est ainsi que notre fédération a pu fonctionner sans trop se préoccuper des moyens de fonctionnement. L’ensemble des archives de 40 ans d’activité sont maintenant classées et opérationnelles Nous avons mis ces moyens aux services des locataires venus nous interpeller dans nos permanences, sur notre messagerie cnl27@orange.fr et par courrier. Durant ces quatre ans nous avons participé aux actions de défense des intérêts du locataire pour limiter les projets de destructions du bâti locatif social existant à prix modéré :Ilot Forez Evreux, Ilot Hébert à Vernon , les LOPOFA à Evreux Nétreville et Navarre, place Rabelais à Evreux, parfois seul s, parfois en commun avec la CLCV et le collectif Urgence Logement d’Evreux. Alertés par la montée des pauvretés, des bénéficiaires de logements et des candidats locataires, nous avons entrepris une série de démarches auprès des organismes : rencontres avec le président d’EURE HABITAT , de la SECOMILE, courriers à l’ensemble des parlementaires de l’Eure, puis rencontre avec deux d’entre eux et avec le Préfet, les responsables du service logement de la DDTM, ainsi que plusieurs courriers aux Ministres du Logement et de la Ville Ce travail de sensibilisation en direction de la presse locale, s’est continué dans divers entretiens avec étudiants, chercheurs, fonctionnaires du service de l’information, et par des échanges avec la confédération. Il est relayé par notre site cnl27.fr 2) Objectifs atteints : Votre présence ce matin à un moment où pour la première fois depuis de nombreuses années notre fédération va pouvoir afficher en 2013 une croissance sensible du nombre d’adhérents montre que la stratégie choisie il y a quatre ans est payante. Elle repose sur un principe simple. La fédé cnl27 née dans les années 1970 des associations du logement social doit conserver son socle : le logement social. C’est notre métier de base nous devons le conserver d’autant que si nous ne le faisons pas, personne d’autre ne le fera. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que le logement social, utile aujourd’hui, le sera encore plus demain. Il sera d’autant plus utile s’il est géré dans l’intérêt du locataire, quittance à un prix réduit avec des charges locatives chauffage et eau à faible coût. Ce qui veut dire pour de nombreux organismes, réduire l’endettement, bien gérer l’existant et innover dans des gestions économes de proximité. Ces concepts qui ont été à l’origine des 5 millions de logements sociaux de France sont maintenant oubliés par ceux de l’intérieur et de l’extérieur des organismes qui disent et surtout font que le logement social sert l’activité du bâtiment et celle des banquiers 3) 3) objectifs non obtenus Nous avons fourni un gros travail pour sensibiliser les élus, les gestionnaires du logement, les fonctionnaires de l’Etat, notre confédération, de l’impérieuse nécessité dans notre département de maîtriser le coût du logement, de réduire les gaspillages : eau, énergie, vacance de logements, de ne pas détruire les logements à faible coût. Trop souvent dans les conseils d’administration du logement, dans les services de l’Etat, dans les réunions de concertation, nous percevons que la préoccupation principale est de construire du neuf quelque soit le prix à payer (fort autofinancement sur le neuf aux dépends de l’entretien, hausse des loyers pour tous, augmentation de la vacance). Nous percevons aussi dans deux grands organismes de logements sociaux du département un refus d’innover dans la réduction de consommable eau, en particulier en refusant la pose de compteurs d’eau froide individuels. Dans ce combat pour aider les personnes à faibles ressources à se loger et de pouvoir gérer leur budget, nous rencontrons aujourd’hui peu d’alliés. Alors qu’un tiers des demandeurs de logements sociaux n’ont pour revenus que les minima sociaux, on nous explique qu’il faut mieux mettre l’argent des sociétés HLM dans la construction neuve conduisant au loyer à 600 € par mois (sans le chauffage) alors que nous savons que pour le même prix il est possible de rendre plus confortable le bâti de 3 appartements HLM des années 1960 pour 350 € : loyer + chauffage. De même nous sommes toujours surpris que nos interlocuteurs soient choqués par le fait que nous puissions dire qu’ils fassent pas supprimer l’APL à un locataire qui vit de minima sociaux, même s’il n’a pas réglé le reste à charge soit 30, 50 euros par mois : enclenchant la spirale de l’endettement, procédure judiciaire et expulsion du logement. Il faut adapter les pratiques ou la loi, plutôt que de multiplier les structures d’hébergement fort couteuses de type CHRS SAO- baux glissants, qui recueillent les exclus du logement locatif. Il est urgent d’adapter l’offre locative sociale et sa quittance aux possibilités des locataires actuels. A cet effet, nous défendons les petites sociétés de logements sociaux plus proches des préoccupations des locataires. Notre petite fédération est sans doute celle qui, au niveau national a dépensé le plus d’énergie pour dénoncer le détournement des crédits du 1% logement en particulier dans les opération ANRU où les crédits du 1% servent prioritairement à des opérations de voirie, de construction de locaux de bureaux et au financement des destruction aux dépens des vrais dépenses du logements (financement constructions et rénovations, maîtrise dépenses énergétiques). Nous commençons à être entendus au niveau national où les scandaleuses opérations ANRU ne devraient pas être renouvelées. Dans ce type d’action, nous avons gagné l’estime de la population et du personnel de gestion du logement, il ne se passe pas une semaine sans entendre « vous aviez raison de défendre l’immeuble Forez ». Quel grand dommage que cette estime ne puisse être aujourd’hui partagée avec les décideurs, les élus locaux : plusieurs centaines de logements adaptés à la demande actuelle, loyers bas, proximité de tous les services, chauffés pour quelque 600 € par an avec un réseau de chaleur biomasse auraient pu être préservés des pelleteuses. 3) Orientations pour les prochaines années Il apparait souhaitable de rester une organisation au service des locataires et en particulier du logement social. Ce dernier manque cruellement actuellement de représentants et de réels défenseurs. Pour cela il faut assurer une présence plus importante et plus exigeante dans la gestion des organismes de logements sociaux, éviter les gaspillages, les sur- investissements, les forts endettements Il faut défendre l’intérêt collectif et individuel des locataires dans les instances publiques où nous sommes associés Il faut chercher des partenaires, poursuivre notre rôle d’alerte auprès de la presse, auprès des services en charge du logement des collectivités locales de l’Etat et aussi auprès de notre confédération, sur les dérives actuel les : forte vacance 10% dans certains organismes (1), , quittance des nouveaux logements proposée inadaptée aux revenus Nous vous proposons d’utiliser au mieux les faibles moyens qui nous sont confiés pour informer sur le logement, instruire des possibilités actuelles et sur les impasses, pour aider au respect des droits du locataire qui nous sollicitent individuellement ou collectivement. Compte tenu de la complexité des financements, des lois, des structures du logement et de l’hébergement, du poids des lobbies nous n’échapperons pas, si nous voulons être efficaces, à un effort de formation ; le syndicalisme du logement se doit d’avoir sa propre autonomie d’expression et non d’être dépendant pour son argumentaire de structures type Fondation Abbé Pierre pénétrées par les lobbies du bâtiment et de la banque. Redonner de la fierté aux habitants des quartiers de logements sociaux : économie d’espace, de déplacements, d’énergie, solidarité inter génération, solidarité entre personnes venant d’horizons différents, initiative pour l’emploi, pour la réduction des gaspillages, sont des valeurs sûres pour demain, ce sont aussi celles qui font notre fond de commerce Alors osons dire que l’engagement pour des valeurs collectives ce n’est pas ringard, notre défi est d’y donner la couleur de la modernité, nous nous essayons en particulier en adoptant les moyens de communication du numérique. D’autres initiatives, telle celle prise par Jean Paul CHERON sur l’enquête auprès des locataires SILOGE seront à prendre, c’est sans doute un passage obligé pour renouveler nos membres actifs. Les années 2010 ont vu la CNL27 retrouver des acteurs, des adhérents, un fonctionnement riche de la présence d’administrateurs dans les 6 organismes de logements sociaux de l’Eure (35.000 logements) au service des populations aux plus faibles revenus. Il nous faut maintenant partager les connaissances acquises, les faires connaître pour mieux peser sur les décisions et rencontrer l’adhésion des locataires et des décideurs du logement. Ce sera une façon d’être digne de nos prédécesseurs et je terminerai en saluant le travail de Madame Marie-Aimée DUPONT qui a assuré de nombreuses années, souvent trop seule, la permanence de notre organisation Evreux le 16-03-2007 Le président Jacques CARON La secrétaire Edith OHAN (1) malgré la destruction de plus de 2000 logements sociaux dans le département |