Fédération des locataires de l’Eure

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Prix du gaz et charges locatives, pour comprendre et agir efficacement.

 

Depuis quelques mois l’actualité nous abreuve d’augmentation de l’énergie et du gaz en particulier.

Augmentation spectaculaire qui va de 1 à 10 fois le prix de 2020, dont l’essentiel  est aujourd’hui pour les particuliers écrêté par l’application du bouclier tarifaire 0,64 €/le KWh en 2022 porté à 0,74 €/le KWh en 2023.

Pourquoi de telles évolutions ?  La reprise de l’activité après la covid, la nécessité de compenser l’arrêt de centrales nucléaires, par les centrales gaz, la guerre opposant l’Ukraine à la Russie.  Ces dernières expliquent en partie  cette situation, mais cela n’explique pas tout. La disparition d’un vrai marché du gaz avec connaissances des offres, de la demande, des stocks et d’une vraie cotation  a ouvert la porte à la panique, aux  spéculations et à un véritable marché noir. Seul sont connu les tarifs au jour le jour  alors que les contrats de fourniture sont établi pour plusieurs années.

Qu’en est-il pour les locataires les plus concernés par l’évolution des tarifs? Actuellement pour ceux  qui bénéficiaient en chaudière collective des tarifs bas de 2020, égal ou inférieur à 0,020 €/KWh, permettant de chauffer un appartement pour une somme variant entre 300€ et 400€ par an, le doublement de la facture rapproche  ces logements des coûts observés pour le chauffage gaz individuel ou pour les usagers des chauffages urbains.

 

La hausse des tarifs profitent aux décideurs 

Pour une réelle maîtrise des charges de l’énergie  gaz – électricité, il est nécessaire de savoir à qui profitent la flambée des cours. Il y a les opérateurs de vente de l’énergie avec leurs super profits que nombreux voudraient voir imposés.

Un regard sur nos factures nous montrent que les augmentations profitent aussi à l’Etat par la TVA de 20%, aux syndicat d’électricité par le biais des contributions additionnelles de 8,38% dans l’Eure et de 5,32% en Seine Maritime. Pour les réseaux de chaleur à Evreux une redevance de 2% du chiffre d’affaire de la concession au profit de la collectivité locale.

Ces rappels s’imposent pour bien montrer que les principaux décideurs du coût de l’énergie sont directement intéressé à l’augmentation des coûts de l’énergie: vendeurs d’énergie, état, syndicat électricité et collectivité locale. Là, nous n’abordons pas les multiples mécénats des opérateurs de l’énergie qui interférent dans les négociations et expliquent bien des passivités des décideurs.

Que peut faire le consommateur de l’énergie :

 

1 : comprendre que dans sa facture il n’y pas que le coût de l’énergie, il y a aussi celui de la conduite et de l’entretien des installations. De plus, dans le chauffage urbain s’ajoute le coût de l’amortissement des installations. Investissement qui, par l’exonération du droit de raccordement aux nouveaux usagers, fait supporter la charge principalement par les premiers usagers du chauffage urbain.

 

2 : Bien identifier le gisement d’économie d’énergie. Lorsque l’eau chaude est fourni avec le chauffage 40 à 50% de l’énergie consommée est le fait de l’eau chaude. Maintenant que pour la majorité des logements des bailleurs sociaux ont fait l’objet d’une rénovation énergétique, le gros des économies sont maintenant dans cette même eau chaude.

Si pour les économies de l’énergie chauffage, les entreprises du bâtiment et les banques ont été moteurs, car cela passait par d’importants investissements, pour l’eau chaude où cela passe par des investissements plus restreint (type : douche à la place de la baignoire et changement de quelques comportements domestique) la médiatisation est beaucoup plus restreinte.

En attendant, inutile de faire croire que de réelles économies se font par une réduction des jours de chauffés, en intersaison un jour chauffé coûte 3 à 4 fois moins cher qu’un jour de mois d’hiver. L’usage d’un « chauffage d’appoint » est bien plus couteux que l’énergie d’un chauffage collectif.

 

En résumé la CNL 27 demande pour une maîtrise des charges énergies :

 

- la reconstitution d’un réel marché de l’énergie avec cotation ;

 connaissance de l’offre et de la demande, des stocks et sanction contre  les mouvements spéculatifs ;

- L’encadrement en valeur absolu des taxes additionnelles au niveau des sommes collectées en 2019 ;

- La conservation des logements chauffés au chauffage urbain, principalement ceux bénéficiant d’énergie renouvelable ;

- Le rapatriement des fonds du 1% logement sur son objet d’origine : la construction et l’amélioration des logements ;

- La fin du financement par les syndicats d’électricité des incitations à consommer comme la diffusion de l’éclairage public au moindre hameau et habitat isolé ;

- La pose de douche dans les logements ;

- Le contrôle des gestions des services public de fourniture de l’énergie par des services publics garantissant que les vrais coûts soient répercutés aux usagers, ainsi qu’une vraie égalité entre usagers.